” J’aurais espéré que ce film ne soit plus d’actualité lors de sa sortie, je parle de
l’actualité tragique des réfugiés et de la manière dont les gouvernements européens
les accueillent. J’ai retrouvé lors de mes recherches les mêmes mots dans
une certaine presse haineuse, les mêmes directives de l’État – j’avais été révolté
en découvrant qu’il était interdit d’aider les réfugiés espagnols, interdit de les
nourrir, de les héberger, et j’ai retrouvé les mêmes consignes aujourd’hui :
des gens jugés, condamnés pour avoir aidé des gens qui crèvent ! Le film sera
malheureusement encore pour longtemps d’actualité. J’espère qu’il y aura
encore longtemps et suffisamment de Serge pour prendre conscience et agir.

Pensez-vous qu’il y a un pouvoir de la fiction à faire prendre conscience aux
spectateurs du sort des réfugiés en montrant dans un film d’animation la trajectoire
d’un personnage comme Josep ?
(…) Pour ce qui est de faire prendre conscience aux spectateurs du sort des
réfugiés… j’ai commencé l’écriture du scénario en 2013, on ne parlait pas
encore comme aujourd’hui des réfugiés, des migrants. C’était le début. Il n’y
avait donc pas de volonté de ma part de faire un parallèle. Il s’est fait tout
seul. Comment ne pas faire de parallèle entre les camps de concentration de
1939 et la jungle de Calais ? On vit exactement la même chose, les réfugiés vivent la même chose, le même rejet, la même peur, la même violence…
Donc, les gens qui auront envie de voir feront le parallèle, je n’ai pas besoin
d’appuyer dessus.“

Extrait de l’ouvrage  « Josep, dans les coulisses du film »